La surpression pulmonaire

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6/ Aspects cliniques

Dans tous les cas, les symptômes de la surpression pulmonaire sont caractérisés par leur précocité d'apparition. Les signes cliniques sont présents dès le retour du plongeur en surface, ils ne sont pas tous forcément présents en même temps, on peut distinguer plusieurs types de tableaux:

6.1/ Le cas classique

Les signes classiques qui permettent de diagnostiquer une surpression pulmonaire sont les indices de rupture pulmonaire. L'accidenté a une respiration superficielle et haletante, il se plaint d'un point de côté et d'une douleur thoracique fulgurante l'empêchant d'avoir une respiration profonde, cette détresse respiratoire est associée à une toux accompagnée de crachats sanglants, une spume sanguinolante apparaît au coin de la bouche. Ces signes sont la manifestation du pneumothorax. L'accidenté est en état de détresse respiratoire et circulatoire, le sujet est pâle, angoissé, cyanosé. Des signes neurologiques apparaissent, l'accidenté manifeste des troubles moteurs et sensoriels qui peuvent conduire à une perte de connaissance suivie de convulsions.

L'emphysème sous-cutané s'observe lui au niveau du cou et de la face et se caractérise par un gonflement de la peau qui crépite au toucher sous les doigts. Ce tableau classique concerne près de la moitié des accidents de surpression pulmonaire.


6.2/ Surpression pulmonaire avec signes neurologiques dominants

Les atteintes cérébrales massives sont associées à des manifestations pulmonaires plus discrètes, si un emphysème médiastinal peut les accompagner, il est en effet très rare qu'un pneumothorax se manifeste. Les symptômes nerveux sont, dans ce cas aussi, présents dès le retour du plongeur en surface. Perte de connaisssance et convultions peuvent être suivies d'une paralysie dont l'apparition est beaucoup plus brutale et immédiate que dans l'accident de décompression isolé. Ce type d'accident pose pourtant problème dans la mesure où ces signes cliniques sont très semblables aux symptômes de l'accident de décompresion. En règle générale, sauf évidence contraire ( plongée en apnée), une perte de connaissance peu après la sortie de l'eau doit être interprétée comme un signe de surpression pulmonaire. Le diagnostic destiné à différencier l'origine exacte de la perte de connaissance se fait au caisson par le médecin compétent.

6.3/ Cas moins graves

Ces cas concernent les accidents où les signes d'atteintes neurologiques sont invisibles. Les signes d'effraction pulmonaire sont difficiles à mettre en évidence.

L'effraction pulmonaire, ele même, peut très bien ne pas exister, l'accidenté souffre alors d'une "simple" distention alvéolaire. Le sujet se plaint de douleurs pulmonaires au niveau du sternum, ces douleurs s'amplifient lorsque l'inspiration se fait plus profonde. Une respiration ample déclenche la toux, on peut aussi observer des crachats sanguinolants.

Le nombre et l'importance de ces accidents est certainement sous-estimé. Le caractère discrèt de ces manifestations ne devrait pourtant pas empêcher de prendre très au sérieux ces signes en particulier si ceux-ci interviennent lors d'un stage de plongée où une première affection bénigne peut préparer le terrain à un acident plus grave.

6.4/ Formes gravissimes

Il s'agit là des accidents où toutes les circonstances aggravantes sont présentes :
  • Le début de la remontée se fait poumons totalement pleins.
  • La remontée est rapide, aucun ralentissement n'est effectué ou imposé dans les derniers mètres.
  • La surpression pulmonaire intervient après une plongée saturante.

  • L'état de détresse cardio-respiratoire caractéristique de la surpression pulmonaire est ici amplifié par les problèmes de décompression. L'évolution est très rapidement fatale, le décès intervenant par défaillance cardiaque. Dans ce cas, l'arrêt cardiaque n'est pas du à un désamorçage de la pompe cardiaque mais à un infarctus survenant après l'envahissement gazeux des artères coronaires ou de la circulation cérébrale.

    Seule une réanimation MEDICALE précoce associée à une recompresion THERAPEUTIQUE rapide sont en mesure de sauver l'accidenté.


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