Anatomie et physiologie de l'oreille | ||
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Les barotraumatismes de l'oreille sont en quantité, les tous premiers accidents de plongées. Ce sont les tout premiers accidents du plongeur débutant et ce sont aussi les accidents typiques en école de plongée, particulièrement aux stages niveau 4, avec leurs nombreuses "descentes dans le bleu" et autres plongées "ascenseurs".
Au cour d'une descente, si le plongeur n'équilibre pas ses oreilles à temps la pression de l'eau à l'extérieur du tympan, n'est pas compensé par la pression de l'air dans l'oreille moyenne. Inversement à la suite d'une manoeuvre de compensation mal placée (remontée en particulier)ou trop brutale, c'est l'air dans l'oreille moyenne qui peut se retrouver en surpression par rapport à l'eau. Dans ces cas, la différence de pression peut dépasser le maximum supportable par l'oreille et léser l'un de ses éléments.
Les barotraumatismes son fréquemment appelés "otites barotraumatiques". C'est une appellation impropre et trompeuse : l'otite suppose un mécanisme infectieux, dans notre cas les lésions sont d'origine purement mécanique. En caricaturant, il y a la même différence entre un barotraumatisme et une otite qu'entre un coup poing sur le nez et un rhume. Notons quand même que naturellement un barotraumatisme peut s'infecter.
Selon la gravité des lésions, les symptômes peuvent aller de la simple gène avec sensation d'oreille "bouché" ou "d'eau dans l'oreille" jusqu'à la douleurs profonde, en passant par une baisse de l'audition.
L'apparition des symptômes n'est pas nécessairement immédiate, le délai peut atteindre quelques jours, le temps pour inflammation de s'installer.Cette classification est due à Messieurs Haines et Harris de l'US NAVY, elle concerne plutôt le médecin O.R.L. spécialiste. On peut se demander ce que le plongeur va en faire et pourquoi elle figure dans les trois quarts des cours, depuis que le bon docteur Méliet la décrite dans son ouvrage.
En fait, l'exercice illégal de la médecine et le "diagnostic" par un copain sont assez classiques en plongée sportive, les raisons en sont diverses : pas de médecin sur les lieux, méfiance vis à vis du médecin qui risque de prescrire l'arrêt temporaire de la plongée, obligation "absolue" de continuer à plonger (examen, encadrement)... Si cette situation est souvent celle qui prévaut en pratique, c'est loin d'être un idéal. En effet, comme un train qui peut en cacher un autre, le barotraumatisme du tympan peut masquer des dégâts plus sérieux à l'oreille interne.
Dans le même genre, un barotraumatisme du tympan peut s'infecter et cette infection se transmettre à l'oreille interne, avec des conséquences beaucoup plus graves.
Attention donc aux diagnostics "maison" et à l'automédication. En particulier on peut indiquer les cas suivants qui commandent impérativement d'aller voir un O.R.L. dans les plus brefs délais :
Après le couplet précédent, vous devriez avoir compris que le seul traitement raisonnable consiste en une consultation O.R.L. Néanmoins la réalité étant ce qu'elle dans les cas les plus bénins, le plongeur pourra utiliser les trucs suivants :
La chaîne des osselet transmet la pression de l'eau à la fenêtre ovale, puis l'endolymphe la transmet à la fenêtre ronde. Si la cavité de l'oreille moyenne n'est pas en équipression avec l'eau la platine de l'étrier va s'enfoncer dans la fenêtre ovale. Cela peut aller jusqu'à la foulure du ligament de liaison (entorse stapédo-vestibulaire), ou à la rupture de la membrane fermant la fenêtre ronde. Ce mécanisme d'accident se produit souvent chez le plongeur entraîné ou l'apnéiste, habitué à descendre rapidement. Il est favorisé par un tympan "en béton", endurci par des années d'équilibration virile.
Ces symptômes peuvent survenir au cour de la plongée, à la montée ou à la descente, ou plusieurs heures après la sortie de l'eau. Ils peuvent être fugitifs ou permanents.
Il faut absolument noter que le traitement de l'accident de décompression et l'atteinte barotraumatique de l'oreille interne sont tout à fait semblable. En cas d'atteinte de l'oreille interne, avec ou sans plongée, les médecins ne se posent pas de questions ils envoient au caisson, en oxygénothérapie hyperbare. Le plongeur n'a donc absolument pas à se préoccuper de diagnostic différentiel.
Tous les médecins ayant eut à traiter ce type d'accident notent un délai excessif entre les symptômes et l'arrivée du plongeur au caisson. La "chaîne de décision" typique en plongée sportive est en effet la suivante : on sort de l'eau avec une "oreille qui siffle" ou avec la tête qui "tourne un peu", on attend 2, 3 jours que "ça passe", au bout de trois jours, "ça ne passe pas" et on va chez O.R.L. du coin, celui ci passe un coup d'otoscope, prescrit des gouttes diverses et on attend 2, 3 jours de plus. Parfois les symptômes visibles régressent mais on garde quand même un surdité partielle, parfois, à la fin des fins on se décide à consulter un spécialiste qui ne peut que constater les dégâts et prescrire 3 ou 4 séances oxygénothérapie hyperbare pour tenter de rattraper le coup. En général il y a des séquelles irrécupérables.
Pour éviter les séquelles il faut absolument réduire ces délais : consultations rapides dans un service O.R.L., dans un hôpital ayant l'expérience des accidents de plongées et "grand jeu" pour le diagnostic (examen O.R.L. complet, audiométrie, examen vestibulaire...). Certains des O.R.L. libéraux ne sont ni correctement informés ni correctement équipés pour un diagnostic valable, ils n'ont de toute façon pas le matériel thérapeutique nécessaire (caisson).
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