Le froid

page précédente
Distinction dans le temps des effets du froid
[ table des matiéres ]
[ Retour a la page d'accueil ]
[ liste générale des documents ]
page suivante
Les impacts du froid sur la plongée

6/ L'organisme contre le froid

Dans le milieu aquatique l'organisme humain perd des calories dès que la température passe en dessous de 35°C, contre 28° dans l'air.

graphe bloc-fleche de l'action du froid sur l'homme
Figure 3 : schématique des effets dus au froid

Si l'agression est violente et instantanée par une immersion brutale les centres régulateurs de la ventilation vont se bloquer et créer une "hydrocution". Arrêt immédiat de la ventilation et des fonctions motrices pouvant entraîner en fonction de son importance et de sa durée une noyade.

Si l'agression est importante et prolongée, l'organisme va limiter et diminuer ses pertes caloriques par la chaire de poule (2), par une vasoconstriction cutanée(2). Le ralentissement du débit sanguin dans l'épiderme a pour conséquence un refroidissement de la peau, assurant ainsi un isolant supplémentaire (augmentation de la couche limite naturelle), donc un ralentissement des échanges. Dans le même temps on assiste à une redistribution du débit sanguin vers les zones centrales (coeur, poumons, cerveau) et également à une diminution du rythme ventilatoire (7).

L'organisme va réagir en augmentant sa production de chaleur interne par des contractions musculaires réflexes (frissons) (3). Nous rentrons dans un cercle vicieux où l'activité musculaire étant pas liée à une augmentation, mais plutôt à une diminution du rythme ventilatoire elle va être productrice de CO2 et d'acide lactique. La saturation musculaire (5) va dans un premier temps diminuer la production endogène de chaleur (6), augmentant la sensation de froid. L'hypercapnie va stimuler la ventilation avec un risque potentiel d'essoufflement en fonction des seuils atteints (8).


Dans cette même phase il se produit une série de réactions : augmentation du rythme cardiaque et respiratoire, stimulation cérébrale, mise en jeu des centres adrénalino-sécréteurs, le foie est particulièrement sollicité, il y a également une hypovolémie sanguine de façon à avoir un moindre volume sanguin à maintenir à température. L'hypovolémie sanguine est rapidement suivie d'une envie d'uriner.

Si ces mécanismes ne suffisent toujours pas à maintenir un bilan thermique positif pour l'organisme. la température centrale va commencer à s'abaisser. Le débit sanguin va se limiter à l'alimentation du noyau central. Le niveau de conscience diminue progressivement, l'individu plonge dans un état de torpeur.

Dans un dernier temps si les conditions persistent, il y perte de connaissance, puis la mort par fibrillation cardiaque vers 25°C.
L'ensemble des ces processus est extrêmement variable d'un individu à l'autre en fonction de son âge, de son entraînement au froid, de sa morphologie.

6.1/ L'organisme contre le froid à long terme

C'est une usure permanente accentuée par la présence de l'humidité. Cet état sensibilise l'individu au refroidissement et ne lui donnera pas la pleine possession de ses moyens. Cet effet est ressenti lors de stage de plongée, une semaine ou plus, souvent contraignant physiquement et se déroulant dans des conditions de météo difficiles. Des mesures préventives sont à respecter :

Rester le minimum de temps en combinaison humide (déperdition par évaporation), habillement correct protégeant bien contre le froid, avoir des chaussures bien isolante de l'humidité

S'assurer une bonne récupération par des périodes de repos suffisantes et de bonne qualité : sieste, période de sommeil
Des repas équilibrés : voir diététique et répartition homogène entre les trois repas.

synthése de la Symptomatologie de l'hypothermie (d'après Lemaire-Giry)


page précédente
Distinction dans le temps des effets du froid
[ table des matiéres ]
[ Retour a la page d'accueil ]
[ liste générale des documents ]
page suivante
Les impacts du froid sur la plongée
logo CIP Les Glenan, l'école :
http://cip.glenans.free.fr
© copyright Pierre Boulanger