Préparation physique aux épreuves

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Séances d'entraînement

3/ nage

3.1/ références et conditions d'entraînement

Les temps cités au paragraphe précédent ne sont pas des références parfaites : si vous vous entraînez dans des conditions faciles vous risquez d'être déçu lors de vos performances réelles en mer.
Cela d'autant plus que vous vous laissez aller à de mauvaises habitudes :

Bien qu'on ne puisse pas appeler cela une mauvaise habitude (au contraire), il y a autre chose qui peut fausser votre performance, c'est l'échauffement. Si vous vous entraînez de façon correcte, vous ferez toujours un échauffement avant de faire vos longueurs. En partant chaud, vos performances seront meilleures qu'en partant "à froid" (c'est même l'un des buts de l'échauffement). Lors de votre prestation à l'examen, vous ne disposerez pas d'un temps d'échauffement : vous sauterez du bateau, en général après une attente, souvent mouillés, dans le froid, pour attaquer immédiatement votre nage.
D'un point de vue physiologique c'est discutable, mais d'un point de vue d'encadrant c'est finalement assez logique : le jour où vous sortirez dans le courant, loin du bateau vous n'aurez pas non plus le temps de vous échauffer.
Si vous ne vous entraînez pas, parfois, à une épreuve avec départ à froid, vous risquez d'être incapable de gérer en réel, de vous retrouver asphyxié, avec des crampes parce que vous n'aurez pas su gérer votre "démarrage".

Pour éviter les mauvaises surprises, vous devez vérifier le niveau de performance que vous atteignez dans les conditions suivantes :

3.2/ Technique de jambe

On entend souvent des gens décomposer le mouvement de jambe en un temps actif (la descente) et un temps passif ou semi-actif (la remontée). Cette description est absurde : le mouvement des jambes est constitué de deux mouvements actifs.
La remontée est aussi propulsive que la descente et surtout l'équilibre entre la remontée et la descente est capital pour garder les palmes immergées. La figure ci dessous illustre les conséquences d'une remontée passive de la jambe.

Remontée peu active, voire passive, appui de l'eau sur la palme faible

Combinaison des appuis de la montée et de la descente

  • En moyenne, les appuis de la montée et de la descente se combinent pour donner une force globalement vers le haut. Par conséquent les jambes remontent, les talons sortent de l'eau, les palmes battent dans l'air, les fesses sortent de l'eau.

  • Par compensation de la sortie de l'eau de l'arrière du corps, le tronc et la tête descendent, on ne peut plus regarder correctement devant, on boit de l'eau à chaque vaguelette.

  • Dans un deuxième mouvement de compensation, le plongeur va fléchir le genou à la descente pour pouvoir enfoncer sa palme dans l'eau. La puissance propulsive de la descente baisse, l'enfoncement de la jambe dans l'eau accroît la surface frontale du plongeur et le frein à l'avancement.

Mauvaise technique de jambe : remontée de palme passive



Afin d'éviter ces inconvénients, il faut donner de la puissance à la remontée de palme. Il faut pour cela pousser lors de la remontée en maintenant la cheville tendue dans l'axe de la jambe.
On ressent la qualité de cet appui à la pression de la palme sur le bout du pied. On doit avoir l'impression que "les orteils vont s'enfoncer dans le caoutchouc de la palme".

Mouvement actif à la descente, l'appui de l'eau sur la palme est important

Remontée active, appui de l'eau sur la palme fort, d'une intensité comparable à celui de la descente

Combinaison des appuis de la montée et de la descente

  • Les appuis lors de la montée et de la descente se combinent pour donner une force sensiblement horizontale. Les jambes n'ont plus tendance à remonter.

  • Le corps garde une assiette sensiblement horizontale, la glisse est optimale.

  • En dosant l'intensité des appuis de montée et de descente, on peut régler cette assiette. En favorisant l'enfoncement des palmes dans l'eau, on améliore leurs rendements.

  • Par contrecoup de l'enfoncement des jambes et des fesses, l'avant du corps sort plus de l'eau. La portance de l'eau sous le corps aide à cette sortie (Si, si, si vous êtes très fort vous devriez pouvoir déjauger).

  • La vision vers l'avant est plus facile, le tuba sort plus de l'eau, on boit moins.

Bonne technique de nage : remontée active de la palme


Quand vous vous entraînez à un bon mouvement de remontée de palme, vous devez sentir travailler les groupes musculaires suivants :

Les muscles sollicités lors de la remontée de la palme si le mouvement est correct

L'autre critère vous permettant d'analyser la correction de ce mouvement est la sensation de pression entre les orteils et le fond de la palme.

L'autre gros avantage d'une remontée active puissante est de faire participer plus de groupes musculaires à la propulsion. De plus, les groupes concernés (extenseurs du pied, fléchisseurs du genou...) sont fortement sollicités lors de la marche. Ce sont donc des groupes puissants et endurants. Ce qui est beaucoup moins le cas du releveur du pied sollicité lors de la descente de la palme.
La description des muscles du mouvement de la jambe est simplifié jusqu'à être sommaire. Ceux qui veulent en savoir plus se reporteront au remarquable livre "anatomie par le mouvement" de Blandine Calais - Germain. ( http://www.calais-germain.com)

3.3/ Technique de bras

Un bon nageur avec palmes se propulse à 90% avec ses jambes (en fait, un compétiteur fait du 100 %).
La première raison, c'est que le rendement des jambes, avec leurs groupes musculaires très puissants est bien supérieur à celui des bras. Pour le plongeur, d'autre raisons pratiques se rajoutent :

Toutes ces raisons font que le plongeur doit nager avec ses jambes.
Par conséquent, tout l'entraînement que vous donnerez à vos bras ne vous servira à rien en plongée : c'est une perte de temps. Le temps étant compté, cela se fera au détriment de vos jambes.
A vrai dire, pour le plongeur, il n'y a qu'une utilité à nager avec les bras : en musclant vos épaules et votre dos, ça améliore votre silhouette. Dans un sport où on est souvent en maillot de bain, ça compte.

Sérieusement donc votre technique de bras doit surtout avoir pour but de favoriser l'action de vos jambes
Vos bras vous serviront d'appui, de stabilisateur, de gouvernail, mais très peu de propulseurs.

La technique adaptée est la nage dite "en rattrapé".
Les bras restent tendus devant le corps, les mains sont en planches, légèrement relevées. L'appui fourni par les bras et les mains concourt à enfoncer les palmes et à sortir la tête.
Comme tenir les bras tendus est à la longue douloureux, on fait quand même des mouvements de bras : tous les cinq ou six coups de palmes, on fait un mouvement de crawl d'un bras. Pendant le mouvement du bras droit, le gauche reste tendu en appui devant et inversement pendant le mouvement du bras gauche. Lors de son retour, le bras droit va "rattraper" le gauche, d'où le nom de cette technique.
Les mouvements de crawl des bras sont énergiques mais peu fréquents : leur but est plus de favoriser la circulation dans les bras que de propulser.


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