Préparation physique aux épreuves | ||
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Les temps cités au paragraphe précédent ne sont pas des
références parfaites : si vous vous entraînez dans des conditions
faciles vous risquez d'être déçu lors de vos performances réelles
en mer.
Cela d'autant plus que vous vous laissez aller à de mauvaises
habitudes :
en piscine il n'est pas utile de regarder où on va. Si vous ne vous forcez pas à regarder devant vous au moins 4 fois par longueur, vous ne pourrez pas vous adapter rapidement en mer.
en piscine on doit faire des virages : c'est une gène pour le débutant, c'est un atout pour l'habitué. Une bonne technique de virage avec une bonne impulsion peut vous faire gagner 15% de temps... L'inconvénient, c'est que cette technique ne s'applique pas en mer.
sans combinaison, en eau douce, l'équilibre de votre corps dans l'eau est très différent de ce qu'il sera en mer. En particulier, les fesses sont plus profondément enfoncées dans l'eau et les palmes ont beaucoup moins tendance à remonter en surface et à battre l'air qu'en mer.
Les bras peuvent être un propulseur puissant. Malheureusement en mer, avec une combinaison, ils sont beaucoup plus "dur à remonter" qu'en maillot. En cas de clapot également, le rendement des bras tombent aussi en tapant dans la vague. Toujours en cas de clapot, vous aurez besoin de l'appui de vos bras pour vous stabiliser, observer votre cap, donner de l'assiette à votre corps.
Bien qu'on ne puisse pas appeler cela une mauvaise habitude (au
contraire), il y a autre chose qui peut fausser votre performance,
c'est l'échauffement. Si vous vous entraînez de façon correcte,
vous ferez toujours un échauffement avant de faire vos longueurs.
En partant chaud, vos performances seront meilleures qu'en partant
"à froid" (c'est même l'un des buts de l'échauffement). Lors de
votre prestation à l'examen, vous ne disposerez pas d'un temps
d'échauffement : vous sauterez du bateau, en général après une
attente, souvent mouillés, dans le froid, pour attaquer
immédiatement votre nage.
D'un point de vue physiologique c'est discutable, mais d'un point
de vue d'encadrant c'est finalement assez logique : le jour où vous
sortirez dans le courant, loin du bateau vous n'aurez pas non plus
le temps de vous échauffer.
Si vous ne vous entraînez pas, parfois, à une épreuve avec départ à
froid, vous risquez d'être incapable de gérer en réel, de vous
retrouver asphyxié, avec des crampes parce que vous n'aurez pas su
gérer votre "démarrage".
Pour éviter les mauvaises surprises, vous devez vérifier le niveau de performance que vous atteignez dans les conditions suivantes :
regarder régulièrement devant vous (tous les 5 m).
utiliser très peu les bras, les réserver pour l'appui à l'avant.
départ à froid.
pas ou peu d'impulsion dans les virages.
On entend souvent des gens décomposer le mouvement de jambe en
un temps actif (la descente) et un temps passif ou semi-actif (la
remontée). Cette description est absurde : le mouvement des jambes
est constitué de deux mouvements actifs.
La remontée est aussi propulsive que la descente et surtout
l'équilibre entre la remontée et la descente est capital pour
garder les palmes immergées. La figure ci dessous illustre les
conséquences d'une remontée passive de la jambe.
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Remontée peu active, voire passive, appui de l'eau sur la palme faible |
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Combinaison des appuis de la montée et de la descente |
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Mauvaise technique de jambe : remontée de palme passive |
Afin d'éviter ces inconvénients, il faut donner de la puissance
à la remontée de palme. Il faut pour cela pousser lors de la
remontée en maintenant la cheville tendue dans l'axe de la
jambe.
On ressent la qualité de cet appui à la pression de la palme sur le
bout du pied. On doit avoir l'impression que "les orteils vont
s'enfoncer dans le caoutchouc de la palme".
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Mouvement actif à la descente, l'appui de l'eau sur la palme est important |
Remontée active, appui de l'eau sur la palme fort, d'une intensité comparable à celui de la descente |
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Combinaison des appuis de la montée et de la descente |
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Bonne technique de nage : remontée active de la palme |
Quand vous vous entraînez à un bon mouvement de remontée de palme, vous devez sentir travailler les groupes musculaires suivants :
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Les muscles sollicités lors de la remontée de la palme si le mouvement est correct |
L'autre critère vous permettant d'analyser la correction de ce mouvement est la sensation de pression entre les orteils et le fond de la palme.
L'autre gros avantage d'une remontée active puissante est de
faire participer plus de groupes musculaires à la propulsion. De
plus, les groupes concernés (extenseurs du pied, fléchisseurs du
genou...) sont fortement sollicités lors de la marche. Ce sont donc
des groupes puissants et endurants. Ce qui est beaucoup moins le
cas du releveur du pied sollicité lors de la descente de la
palme.
La description des muscles du mouvement de la jambe est simplifié
jusqu'à être sommaire. Ceux qui veulent en savoir plus se
reporteront au remarquable livre "anatomie par le mouvement" de
Blandine Calais - Germain. ( http://www.calais-germain.com)
Un bon nageur avec palmes se propulse à 90% avec ses jambes (en
fait, un compétiteur fait du 100 %).
La première raison, c'est que le rendement des jambes, avec leurs
groupes musculaires très puissants est bien supérieur à celui des
bras. Pour le plongeur, d'autre raisons pratiques se rajoutent
:
La plupart du temps, on nage avec une bouteille sur le dos et les mouvements de bras sont presque impossibles.
En immersion, les bras ne propulsent pas (sauf à nager la brasse).
lors de la plupart des actions de plongée, on a besoin de ses bras pour tenir quelque chose.
Toutes ces raisons font que le plongeur doit nager avec ses
jambes.
Par conséquent, tout l'entraînement que vous donnerez à vos bras ne
vous servira à rien en plongée : c'est une perte de temps. Le temps
étant compté, cela se fera au détriment de vos jambes.
A vrai dire, pour le plongeur, il n'y a qu'une utilité à nager avec
les bras : en musclant vos épaules et votre dos, ça améliore votre
silhouette. Dans un sport où on est souvent en maillot de bain, ça
compte.
Sérieusement donc votre technique de bras doit surtout avoir
pour but de favoriser l'action de vos jambes
Vos bras vous serviront d'appui, de stabilisateur, de gouvernail,
mais très peu de propulseurs.
La technique adaptée est la nage dite "en rattrapé".
Les bras restent tendus devant le corps, les mains sont en
planches, légèrement relevées. L'appui fourni par les bras et les
mains concourt à enfoncer les palmes et à sortir la tête.
Comme tenir les bras tendus est à la longue douloureux, on fait
quand même des mouvements de bras : tous les cinq ou six coups de
palmes, on fait un mouvement de crawl d'un bras. Pendant le
mouvement du bras droit, le gauche reste tendu en appui devant et
inversement pendant le mouvement du bras gauche. Lors de son
retour, le bras droit va "rattraper" le gauche, d'où le nom de
cette technique.
Les mouvements de crawl des bras sont énergiques mais peu fréquents
: leur but est plus de favoriser la circulation dans les bras que
de propulser.
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