Apnée

page précédente
Les quatre causes majeures de la syncope anoxique
[ table des matiéres ]
[ Retour a la page d'accueil ]
[ liste générale des documents ]
page suivante
Le BINOME

4/ Préventions

Les quatre règles individuelles

4.1/ PAS D'HYPERVENTILATION

on se limitera à des respirations calmes ample qui amènent plus la décontraction que l'abaissement artificiel du taux de CO2.
Remarque : La règle du tiers-temps.

Cette méthode a été proposée par SCIARLI afin de limiter les hyperventilations à une zone non dangereuse. Schématiquement elle consiste à s'hyperventiler jusqu'à ressentir les symptômes de l'hypocapnie (vertige, picotement, vision d'étoile?) et à mesurer le temps nécessaire. On divise ensuite ce temps par 3 et on se limite à ce " 1/3 temps " pour toutes ses préparations d'apnées.

Cette règle a eu un énorme mérite pédagogique à l'époque où beaucoup d'apnéistes et de chasseurs pratiquaient l'hyperventilation " à fond " et ne connaissait que ça. Elle a permis de limiter les dégâts, de familiariser les apnéistes avec l'idée que l'hyperventilation n'était pas la clef de l'apnée et d'introduire l'idée d'une limitation pour limiter les risques. En ce sens cette règle est certainement l'une des choses qui ont contribué à faire évoluer l'apnée vers une pratique plus saine, plus maîtrisée et moins risquée.

Maintenant au-delà de cet intérêt pédagogique, il faut tout de même dire que cette règle n'est pas une garantie, loin de là. Aujourd'hui, on a une approche de l'apnée qui permet d'obtenir de très bon résultat sans avoir recours du tout à l'hyperventilation. C'est pourquoi, à mon sens, il faut maintenant dépasser la règle du tiers-temps et renoncer pratiquement à l'hyperventilation.

4.2/ UNE BONNE RECUPERATION ENTRE LES APNEES.

La non-reconstitution du stock d'O2 entre deux apnées augmente considérablement le risque de syncope : il faut récupérer pendant au moins 2 fois le temps de la dernière apnée

4.3/ PAS D'APNEE STATIQUE

Les difficultés inhérentes à la surveillance de l'apnée statique, l'augmentation intrinsèque de la probabilité de syncope, les tentations de dérapage vers la " recordite" font de l'apnée statique une activité à très haut risque dès que l'on n'a plus la certitude d'assurer une surveillance parfaite. En mer, en groupe, avec un encadrement non spécialisé en apnée, des plongeurs ayant reçu une formation à l'apnée minimale, dans le cadre d'un stage déjà fort chargé, la pratique de l'apnée statique me semble trop dangereuse au regard des bénéfices possibles. Pour toutes ces raisons, je préfère prohiber l'apnée statique des stages dont je suis responsable.

C'est ma politique, elle repose sur mes conditions de pratiques et mon expérience, d'autres moniteurs peuvent avoir une vision différente, avec d'excellentes raisons. L'apnée statique est utilisée dans certaines techniques de chasse (agachon). On la voit également pratiquée en compétition en tant que telle. C'est aussi une technique que beaucoup d'apnéistes utilisent comme élément pour l'amélioration de la maîtrise de soi, de la concentration et de la détente intérieure. Encadrée avec une très grande rigueur ou pratiquée par de bon apnéistes connaissant bien leurs limites, l'apnée statiques peut se pratiquer avec des risques maîtrisés.


4.5/ LIMITER LA DUREE DES SEANCES / LIMITER SES PERFORMANCES

Le bulbe rachidien s'accoutume dangereusement au CO2 lors de longues séances, le signal de fin d'apnée recule et le risque de syncope augmente.
Les signes suivants sont des signes de dangers :
Après 1 à 2 heures dans l'eau, on devrait commencer à ressentir de la fatigue, au contraire, on ressent :
Grande sensation d'aisance, apnées « faciles »
Allongement de la durée des apnées
Récupération facile et rapide entre deux apnées.

On considère généralement que faire des séances de l'ordre de 3 heures est la limite, les compétitions de chasse sont par exemple limitées à cette durée. Malgré tout des accidents peuvent survenir avant cette limite. La « performance » en apnée évolue selon la courbe de la figure 5 : débuts très médiocres correspondants à la période d'échauffement, amélioration puis phase plateau correspondant au niveau de forme », puis survient la zone d'accoutumance ou la performance semble pouvoir grimper de façon « illimitée ».


C'est cette « amélioration » des performances qui est dangereuse. Il faut accepter de limiter ses apnées bien en dessous de ce dont on se sent capable en fin de séances. Il faut noter les temps dont on est capable en « phase plateau » et accepter de ne pas les améliorer de plus de 10 % à 15 % au cours de sa séance. Si au bout de 20 minutes de séance, je parviens à faire une minute régulièrement, je vais m'astreindre à ne pas dépasser une minute dix en fin de séance.

La progression en apnée se fera en « capitalisant » ses progrès de séance en séance. On n'essaiera de « dépasser » son niveau que lorsque les conditions de sécurité sont optimales : forme physique et mentale, météo, visibilité, surveillance optimale.



page précédente
Les quatre causes majeures de la syncope anoxique
[ table des matiéres ]
[ Retour a la page d'accueil ]
[ liste générale des documents ]
page suivante
Le BINOME
logo CIP Les Glenan, l'école :
http://cip.glenans.free.fr
© copyright CIP Glenan