Apnée | ||
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Le taux d'O2 tombe régulièrement tandis que celui de CO2 s'accroît. Quand un certain taux de CO2 est atteint le plongeur ressent le besoin d'arrêter son apnée. Dans un organisme qui fonctionne correctement, le taux de CO2 limite est atteint AVANT que le taux d'O2 soit dangereusement bas.
Par contre, différentes situations peuvent dérégler ce fonctionnement normal.L'hyperventilation abaisse le taux de CO2 initial. Le taux de CO2 a une progression normale, tout à fait comparable à celle qui se produit lors de l'apnée sans hyperventilation. Par contre, comme il part de plus bas il est évident qu'il n'atteindra le seuil arrêtant l'apnée que plus tard. L'apnée peut donc être plus longue, c'est ce qui pousse les plongeurs à utiliser cette méthode.
Par contre au cours du temps d'apnée « gagnée » grace à l'hyperventilation, la consommation d'O2 ne s'arrête pas. Le taux d'O2 diminue et dans ce cas, il est possible que le seuil minimum d'O2 provoquant la syncope soit atteint AVANT de ressentir le besoin d'arrêter l'apnée.
Le bulbe sollicité à répétition par de très forts taux de CO2 s'accoutume peu à peu, le seuil ou il indique au cerveau que la limite de l'apnée est atteinte « glisse » petit à petit vers le haut.
Un plongeur très motivé, qu'il soit en ambiance de compétition, qu'il pousse son apnée pour laisser un poisson venir à portée, ne ressent pas les informations normalement, sa volonté peut également jouer en repoussant vers le haut, sa sensibilité limite au CO2.
Dans cette situation, la syncope peut survenir avant que le plongeur ait ressenti le besoin d'arrêter son apnée.Si un plongeur écourte sa récupération entre deux apnées, il va partir avec un taux d'O2 inférieur à la normale, alors que son taux de CO2 peut avoir quasiment rejoint le taux de départ habituel. Le taux d'O2 partant de plus bas, il atteindra la limite de syncope avant la fin de l'apnée.
Apnée statiqueC'est la mise en pratique la plus parfaite de l'économie de mouvement. En consommant peu d'énergie, le plongeur consomme peu d'O2 et produit peu de CO2. Théoriquement l'apnée devrait être plus longue, mais toujours sans danger : les pentes de variations du CO2 et de l'O2 seront plus faibles, la fin sera d'apnée repoussée mais le moment ou la syncope peut apparaître aussi.
Il y a malheureusement un effet parasite qui fait que se raisonnement « mécanique » ne fonctionne pas.La syncope par apnée statique se rapproche du mécanisme d'accoutumance du bulbe. Comme beaucoup de nos sens, le bulbe est sensible non seulement à la valeur absolue de la grandeur mesurée (ici le taux de CO2) mais aussi à la vitesse de variation. On connaît bien ce phénomène avec la sensibilité à la chaleur par exemple : si on prend rapidement contact avec de l'eau chaude, on se brûle, alors qui si on fait petit à petit couler de l'eau chaude dans son bain, on peut supporter une eau très chaude. Autre exemple, quand on rentre dans une pièce, on peut ressentir la chaleur comme étouffante, alors que ceux qui sont là ne la remarque même plus. Il ne s'agit bien sûr que d'images, mais on peut y comparer la réaction du bulbe : sollicité par une très lente augmentation du CO2, le seuil de sensibilité du bulbe dérive vers le haut et le plongeur est averti trop tard.
La syncope en apnée est en fait bien souvent le résultat de la combinaison de plusieurs des mécanismes cités. C'est ce qui fait que bien souvent des apnéistes qui croient sincèrement respecter les « correctement » les règles de sécurité peuvent se retrouver « hors-jeu ». Une « petite » hyperventilation, pour récupérer « un peu plus vite » pour redescendre sur le
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