Accident de décompression | ||
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La rapidité de mise en oeuvre du traitement médical est la première condition de sa réussite : il existe un "délai de grâce" de 30 min (Sciarli) durant lequel l'accident, doit normalement régresser, s'il est correctement traité au caisson hyperbare. Savoir reconnaître rapidement les symptômes de l'accident de décompression et de la maladie de décompression est vital : une 1/2 heure perdue vous rapproche dangereusement du fauteuil roulant... ou du cercueil.
Les symptômes dépendent de l'endroit où les bulles se sont formées, et des tissus qu'elles ont lésés. Selon ces tissus, les symptômes peuvent être très divers et en particulier les symptômes peuvent être complètement atypiques.
Signe d'une décompression anormale, c'est souvent le premier symptôme de la maladie de décompression, il peut être suivi d'aggravation de l'état de l'accidenté (bullage en cascade).
Selon leurs ampleurs ces signes peuvent annoncer ou pas un accident plus grave. Dans tous les cas ils devront amener à une recherche d'autres symptômes et à la mise en route "à tout hasard" du traitement palliatif des accidents de plongée.
Dus à l'embolisation de la circulation pulmonaire et à la bronchioconstriction sous l'action des médiateurs chimiques. Ils peuvent se traduire en gêne respiratoire, douleur, toux. Si ces troubles sont suffisamment intenses pour être ressentis comme gênant par le plongeur, on parle de "chokes" (étouffement en anglais), ils annoncent presque toujours un accident de décompression grave.
Ces symptômes peuvent s'établir de façon progressive et sournoise. En général ils progressent des extrémités vers le centre : picotement au bout du pied, puis au mollet, puis toute la jambe.
Il peuvent également être asymètrique, un seul côté touché, la perte de sensibilité peut être incomplète (perte de la sensibilité à la chaleur, mais conservation de la sensibilité de contact...).
En fait les symptômes peuvent prendre de formes très diverses et le diagnostic précoce de l'accident de décompression qui s'installe n'est pas forcément évident.
Attention, si la présence de symptômes clairement identifiés confirme l'accident de décompression, l'absence d'une partie d'entre eux ne permet pas d'éliminer la possibilité d'accident de décompression.
Très fréquemment l'accident de décompression peut être difficile à diagnostiquer, ses symptômes peuvent être masqués ou mélangés à d'autres troubles. Par exemple la fatigue ressentie par un plongeur est elle due à la fête de la veille (ou au voyage en car),à la longue nage de retour au bateau ou est elle vraiment due à un accident de décompression ? Une perte de sensibilité aux bout des pieds est-elle due au froid ?
Le diagnostic est d'autant moins facile que dans ces 2 cas, les causes éventuelles que nous avons citées (fatigue, effort et froid) sont aussi des facteurs favorisants de l'accident de décompression.
Ces symptômes ont été décrits par Haldane dans ses travaux en 1908. Depuis tous les cours de plongées et tous les moniteurs les redécrivent obstinément. Pratiquement aucun moniteur ne les a jamais vus, et pour cause : les puces et les moutons sont caractéristiques des accidents de décompression en milieux secs. Haldane qui étudiait des ouvriers tubistes qui travaillaient, au sec, 10 h dans un tube de Trigger ou sur le front de taille d'un tunnel passant sous une rivière en a vu, lui. On en voit aussi lors des plongée en tourelle et caisson, plus rarement en vétement sec.
Lors des plongées en milieu sec, deux facteurs se combinent pour favoriser les accidents de décompression cutanés : le cycle thermique du caisson qui provoque une vasodilatation à la descente et un vasoconstriction à la montée (l'atmosphère chauffe à la compression et se refroidit à la décompression), et le gaz au contact de la peau qui favorise la dissolution transcutanée.
Par contre en vêtement humide la vasoconstriction cutanée est quasi immédiate (surtout en eau froide) et il n'y a pas de gaz au contact de la peau. On ne voit, pour ainsi dire, jamais de puces ou de moutons en plongée sportive en vêtement humide.
Voir la répétition d'une erreur, par recopie d'un livre sur l'autre depuis pas loin d'un demi siècle (on plonge quand même en vêtement humide depuis la 2ème guerre mondiale...), cela pourrait être amusant si cela ne se traduisait pas par des erreurs et des retards dans le lancement du traitement médical.
En effet au niveau des plongeurs le message passe souvent selon l'une des formes suivantes complètement erronées et dangereuses :A titre anecdotique, signalons le cas d'un moniteur ayant eu un moutons à l'épaule suite à une séance d'école "sévère" en fosse de Charenton (profondeur : 15 m température de l'eau : 29°C. Pas vraiment des conditions marines). Notons qu'en général, quand ils apparaissent les accidents cutanés atteignent le haut du corps (tronc menbres supérieurs) et qu'ils sont souvent associés à une pression sur la peau (ici sans doute due à la bretelle du bloc). Des "puces" aux jambes c'est en réalité un accident médullaire qui s'installe.
Etant donné cette difficulté de diagnostic, au moindre signe suspect il faudra essayer de vérifier la possibilité d'un accident de décompression : recherche de symptômes plus subtils, dépouillement du profil de plongée, interrogatoire du plongeur et de ses camarades, recherche de facteurs
favorisants...Certains symptômes sont transitoires : ils ont disparu mais à l'interrogatoire le plongeur peut s'en souvenir. Un interrogatoire bien conduit permet de lever les doutes, de déclencher une évacuation dans des délais brefs et augmente les chances de récupération.
Dans ce chapitre nous allons classer les accidents de décompression et leurs symptômes en fonction des zones lésées. Cela n'a pas pour but de permettre au plongeur de faire un diagnostic différentiel (sans intérêt car de toute façon le traitement "sur le pont" est le même), mais simplement de permettre de raccrocher ces symptômes à des mécanismes logiques et de les mémoriser plus facilement.
La paralysie s'installe parfois de manière brutale, parfois de manière sournoise, parfois pas du tout, l'accident de décompression en restant à des troubles sensititifs.
Le problème est souvent de les distinguer du bête "mal de mer". Il y a des jours où si on envoyait au caisson tous les plongeurs présentant des nausées et des problèmes d'équilibre on se fâcherait rapidement avec tous les centres hyperbares de France. Pour lever le doute on recherchera les signes suivants :
Attention, si ces symptômes sont des signes certains d'accident de décompression ou de barotraumatismes, leur absence ne permet pas d'éliminer la possibilité d'un accident.
Le problème du diagnostic différentiel de l'accident de décompression et du barotraumatisme de l'oreille interne concerne les médecins, pas les plongeurs. Pour nous le traitement est le même et dans les deux cas il faut évacuer vers un centre hyperbare.
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