Accident de décompression | ||
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Tous les tissus de l'organisme dissolvent de l'azote mais tous ne présentent pas la même affinité pour ce gaz et tous ne sont pas vascularisés de la même façon. Il y a des localisations privilégiées pour les accidents de décompression.
Les muscles sont des organes volumineux et bien vascularisés il dissolvent beaucoup d'azote, mais dans la mesure ou ils sont très bien vascularisés (réseau maillé résistant aux obstructions) et qu'ils peuvent de déformer dans toutes les directions sans trop de douleur, ils ne sont pas sensibles à l'accident de décompression. Par contre les tendons "profitent" de tout l'azote des muscles et sont des tissus à structure unidimensionnelle (toutes les fibres dans la même direction) : il n'y pas de réseau maillé et la déformation est impossible perpendiculairement au fibres. Les tendons sont le site d'accidents de décompression douloureux : les "bends", on parle d'accidents ostéo-arthro-musculaires (anciennement appelés ostéo-articulaire).
L'os est un tissu vivant, constamment reconstruit et régénéré, il comporte donc une vascularisation. Si cette irrigation est interrompue il peut en résulter une dégénerescence de l'os : c'est l'ostéo-necrose dysbarique. Elle touche les os des grosses articulations : genou, hanche, épaule...
C'est une maladie de décompression très particulière : elle peut mettre des dizaines d'années à se déclarer, elle peut être déclenchée par une plongée unique.
C'est néanmoins une maladie relativement rare qui concerne plutôt ceux qui sont soumis à de très nombreuses décompressions, ou ceux qui accumulent les décompressions "limites".
Par ailleurs la moelle épinière est particulièrement mal vascularisée, la circulation se fait dans des veines de petits diamètres, dépourvues de valvules, ou le sang peut circuler dans un sens ou l'autre, voire stagner. Il y a aux niveau des renflements de la moelle épinière des lacis veineux complexes où la circulation se fait particulièrement mal.
Ceci fait que le circuit veineux de la moelle est localement très sensible au cercle vicieux de la maladie de décompression. On parle de dégazage en cascade.Il y a deux zones de la moelle épinière particulièrement défavorables : aux alentours du renflement lombaire et secondairement, du renflement cervical. Ces deux sites sont respectivement responsables des paraplégies et des tétraplégies.
L'oreille interne est un ensemble complexe et minuscule : n'oubliez pas que les planches physiologiques ne représentent pas à la même échelle l'oreille externe et l'oreille interne. Pour donner une idée disons que, à l'échelle 1, toute l'oreille moyenne tient sur la surface d'une pièce de 5 centimes. Cela donne une idée du calibre des vaisseaux qui irriguent cet organe. De plus c'est un organe "à circulation terminale" c'est à dire qu'il n'existe pas de "shunts" (anastomoses) permettant la circulation quand une artère ou une veine est obstruée. l'oreille interne est très sensible aux bulles et à la maladie de décompression. L'ischémie est l'une des principales hypothèse pour expliquer les accidents de décompression de l'oreille interne.
L'autre hypothèse est le développement d'une bulle dans le liquide lymphatique avec compression du labyrinthe membraneux s'il s'agit du liquide périlymphatique ou dilacération s'il s'agit du liquide endolymphatique.
Dans certains cas les bulles peuvent forcer le piège pulmonaire et passer dans la circulation artérielle. Elles sont alors captées au niveau de la crosse aortique par l'une ou l'autre des carotides (ou les deux). Cela provoque des ischémies carotidiennes droites, gauches ou bilatérales avec comme conséquences des atteintes neurologiques hautes (hémiplégie ou tétraplégie). Ce mécanisme est très proche de celui de la surpression pulmonaire.
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