Accident de décompression

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Conclusions

11/ Les méthodes sauvages


Il y a quelques méthodes qui nous restent depuis la préhistoire de la

plongée : il s'agit essentiellement de la "réimmersion thérapeutique" et de la recompression en caisson monoplace. Ces méthodes avaient leur raison d'être avant les progrès des caissons et des moyens d'évacuation, elles ont maintenant totalement disparu sous nos latitudes.

Ces procédures sont quand même encore citées dans des ouvrages récents et qui font références : "les accidents de plongées" de Meliet et "Physiologie et médecine de la plongée" (collectif). De plus, avec le développement des voyages et des expéditions de plongées dans des pays ou les infrastructures médicales sont limitées, il n'est peut-être pas inutile d'en dire 2 mots.

Ces deux ouvrages émettent de très grandes réserves, nous nous permettons d'en rajouter encore quelques unes :

Le principe (procédure du British Subacqua Club) est une recompression jusqu'à 9 m et un palier plus ou moins long (1/2 h à 1 h) à cette profondeur, impérativement sous 02 pur, pour obtenir une régression des symptomes. En fin de palier, remontée trés lente (1 m en 12 min) puis O2 pur normobare pendant plusieurs heures.


  • Pendant un bon moment vous êtes bien en risque d'hyperoxie, l'accidenté doit être impérativement surveillé par un autre plongeur. Par ailleur la longueur de la procédure exige une eau chaude est une mer quasi plate.

  • Les deux cas procédés cités ne peuvent s'envisager qu'à l'oxygène pur : toutes les recompressions à l'air dégénèrent gravement, l'azote de l'air inhaler sous pression nourrissant les bulles (sans entrer dans les principes thérapeutiques, il faut se souvenir que le plus important dans le traitement de l'accident de décompression c'est l'oxygène, hyperbare de préférence, la pression elle même jouant un rôle presque secondaire) Les matériel d'inhalation courants sont totalement inadaptés et les quantités d'oxygène nécéssaire sont très importantes. Ces contraintes interdisent l'improvisation.

  • Ces méthodes sont passablement dangereuses, même si, en cas de pépin, l'utilisation de l'O2 pur permet, théoriquement, d'interrompre la procédure sans aggraver l'accident de décompression (Meliet). Le risque de surpression pulmonaire quand on décomprime rapidement quelqu'un qui commence à perdre conscience est trés important, oxygéne ou pas. Lors d'une réimmersion ou d'une compression en caisson monoplace, si l'accidenté est pris de malaise ou de convulsions, vous risquez d'avoir le choix entre le tuer par surpression pulmonaire ou en tardant trop à faire une ventilation artificielle.

  • Dans l'eau ou en caisson vous perdez une part du contact avec l'accidenté, vous aurez d'autant plus de mal à anticiper sur un malaise.

  • Il y'a d'autre risques : en caisson si le masque d'inhalation n'est pas ajusté, il y aura fuite et accumulation d'O2 dans le caisson, vous risquez un "flash" (combustion ultra rapide en atmosphére suroxygéné) qui va transformer l'accidenté en saucisse grillée, accessoirement le caisson va exploser. C'est dit avec humour mais ce genre de gags a déjà fait des dizaines de morts.
  • Le matériel doit être en parfait état, le caisson doit être pourvu d'un inhalateur/déverseur qui rejette les gaz expirés à l'extérieur : il n'est pas question d'utiliser l'"ambu" classique dans un caisson.

    tous les corps gras ou inflammables (combinaison, nylon, pansement gras...), doivent être bannis du caisson. Le contrôle de l'atmosphére du caisson à l'oxymètre est un bon moyen de sécurité complémentaire.


    Pour conclure :

    Ces méthodes doivent être strictement réservées au cas où une évacuation est réellement impossible.
    Malgré leurs apparente simplicité, elles ne peuvent s'envisager qu'avec des équipes compétentes, rodées et disposant d'un matériel adapté.

    En particulier, de solides compétences médicales sont nécéssaires : vous devez pouvoir être sûr que votre accidenté ne fera aucun malaise. Quand on voit la difficulté qu'il y a, à faire un bilan secouriste correct, on se dit qu'il vaut mieux être très prudent.

    Si vous pensez que vous pouvez être appelé à utliser l'une ou l'autre de ces techniques, renseignez vous impérativement auprès d'un médecin hyperbare.


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