Accident de décompression

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10/ Conduite à tenir


Ce traitement est celui qui devra être appliqué par les camarades de l'accidenté. Ces personnes étant au mieux secouristes nous resterons à un niveau très simple.


Le traitement de l'accident de décompression est le traitement standard des accidents de plongée (barotraumatisme, surpression, accident de décompression). Les subtilités différenciant le traitement de la surpression de l'accident de décompression furent un inépuisable sujet de questions d'examen, elles ont maintenant disparu.


Ce traitement sera détaillé dans le cours de secourisme, nous insisterons seulement sur les points critiques.

But, importance

Il existe théoriquement un "délai de grâce" de 1/2 heure pour recomprimer l'accidenté. En milieu sportif, il ne faut pas trop rêver, les délais sont souvent de l'ordre de 2 ou 4 h.

Le traitement palliatif sera souvent le seul traitement reçu par l'accidenté dans un délai raisonnable, son importance est primordiale, ses buts simples mais vitaux :


  • Eviter la mort (détresse cardio ventilatoire...)
  • Augmenter la probabilité d'une récupération à peu près correcte.

  • La rapidité, la décision

    La brièveté du délai de grâce théorique met en lumière l'importance du délai de traitement. La rapidité de mise en oeuvre peut changer complètement l'avenir de l'accidenté, elle peut faire la différence entre 3 mois de rééducation et le fauteuil roulant à vie.

    La décision de l'évacuation de l'accidenté est souvent tardive en milieu sportif (doute sur le diagnostic, peur de déranger les secours pour rien, refus d'admettre que l'on a eu un accident au sein de son club ...). Nous ne discuterons pas de la valeur de ces arguments, par contre retarder la mise en oeuvre du traitement palliatif n'a aucune justification, ce traitement ne coûte quasiment rien, il doit être mis en oeuvre "à tout hasard", sur un simple doute.

    Par ailleurs, une consultation médicale par radio peut aider à prendre une décision. C'est là aussi une mesure peut coûteuse, que personne ne vous reprochera d'avoir demandé par erreur.



    L'oxygène, le reste

    L'oxygène combat l'hypoxie causée par la maladie de décompression et favorise la désaturation de l'azote.

    Le médicament, de l'accident de décompression est l'oxygène, il doit être administré pur, tout de suite. Il n'y a pas de contre indication, il ne peut pas y avoir de crise hyperoxique ni de toxicité chronique à la pression atmosphérique.

    L'inhalation doit être maintenue en continu jusqu'à l'arrivée au caisson. Une pause de 5 minutes étant observée toutes les demi heures. En particulier il ne faudra pas confondre une crise convulsive due à un accident cérébral avec une hyperoxie quasiment impossible en normobare.

    La réhydratation, l'aspirine et autres produits aidant la circulation (Sermion, Thorental) complètent utilement son action.

    L'évacuation

  • Plongée "normale"

  • L'accidenté doit être évacué sur un centre médical hyperbare. Cette évacuation devra impérativement être dirigée par le CROSS, sans quoi vous avez une chance sur deux de ne pas pouvoir faire admettre votre malade (caisson en réparation, équipe médicale absente, caisson réservé par la marine nationale ...). Ne prenez jamais vous même l'initiative du choix du caisson.


  • Cas particulier de plongées "dans les terres"

  • En mer les CROSS et les centres hyperbares sont parfaitement rodés aux problèmes d'accidents de décompression, ce n'est pas le cas à l'intérieur des terres. Les pompiers ou les gendarmes n'ont pas forcément de procédures adaptées, ils ne sont pas forcément aptes à vous diriger sur un centre hyperbare et le centre lui-même, si les pompiers vous en trouvent un dans l'annuaire ne sera pas forcement le bon.

    l'utilisation principale des caissons n'est pas le traitement des accidents de décompression, mais celui de toute une série d'affection

    diverses : embolies gazeuses, gangrènes gazeuses, infection par bactéries anaérobies, intoxication à l'oxyde de carbone, surdité... Il y donc des caissons dans la plupart des grands centres hospitaliers, ils figurent dans la liste des centres hyperbares français. Néanmoins ces centres n'ont pas forcément l'habitude de recevoir des victimes d'accident de décompression, ils ne sont pas forcément à même de réagir correctement. La documentation pour le traitement des accidents de décompression (tables) n'est pas forcément disponible, l'équipement peut être inadapté, le personnel peut être insuffisant pour accompagner les tables longues. Si le caisson sert habituellement à traiter des infections ou des surdités, il travaille peut être uniquement sur commande préalable et il n'y a pas d'équipe d'urgence mobilisable.


    Si vous programmez de grosses plongées à l'intérieur des terres, au contraire de ce qui se fait en mer, c'est impérativement vous qui devrez préparer la procédure d'évacuation. Il vous faut anticiper, savoir avant les plongées quels sont les caissons pouvant vous recevoir, quels sont les moyens d'evacuations pour les rejoindre.



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