Les intoxications

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4/ Toxicité de l'azote, narcose

L'azote (anciennement appelé nitrogène) est un diluant nécessaire pour l'oxygène. Chimiquement neutre, il agit pourtant sur l'organisme en saturant les parties grasses desles cellules nerveuses. La masse d'azote dissoute dans les tissus nerveux ralentit le signal transmis dans les neurones.
Il en résulte un ralentissement et une désorganisation de toute l'activité intellectuelle.

L'installation de la narcose peut être progressive ou brutale, perçue ou non par le plongeur. Son installation, sa perception dépend des circonstances, de l'état physique et psychique du plongeur. Malgré des points communs, toutes les expériences de narcoses diffèrent.

Le seuil déclenchant la narcose est très variable. Les risques débutent vers 30 m (y compris chez le plongeur expérimenté en cas d'effort violent). A 60 m, tout le monde est narcosé. L'habitude et le contrôle individuel minimisent les symptômes chez le plongeur expérimenté.

Après le retour à une PN2 normale, la narcose s'arrête et ne laisse pas de traces. La récupération est souvent présentée comme rapide : on dit qu'il suffit de remonter de quelques mètres pour voir les effets disparaîtrent. La réalité peut être différente : sur une narcose en forte profondeur ou une narcose couplée à un essoufflement, il faut parfois remonter de 15 à 30 m pour récupérer la majorité de ses moyens.

La narcose est dangereuse par ses conséquences, elle entraîne :

La narcose, en particulier quand elle se couple à l'essoufflement, est cause de nombreuses noyades.

4.1/ Symptômes

Les symptômes de la narcose sont nombreux et variables. Encore un fois, chaque expérience est différente et on pourra proposer de nombreux autres signes.

Par contre, il faut noter cette variabilité : la narcose n'est pas forcément perçue par le plongeur et ne donne pas forcément des signes visibles nets. Un plongeur peut sembler ``clair'' et avoir perdu beaucoup de ses capacités. Cette perte risque d'être révélée lors d'un changement de condition : changement d'éclairage, petit effort, sollicitation intellectuelle, bruit...

Le plongeur pourra ressentir les symptômes personnels suivants:

Ces symptômes ne sont pas forcément mémorisés par le plongeur.

La détection précoce de la narcose doit être l'une des préoccupations constantes du guide de palanquée. Il recherchera les symptômes visibles suivants :

4.2/ Cercle vicieux essoufflement/narcose

Le CO2 est un gaz fortement narcosant. Il potentialise et multiplie les effets narcosant de l'azote. En profondeur, où l'essoufflement est favorisé par la forte densité de l'air, il se combine presque toujours à la narcose pour donner un cercle vicieux dangereux :

Ce type de situation amène souvent jusqu'à la perte de conscience...

Ce cercle vicieux peut être lancé aussi bien par la narcose que par l'essoufflement, la réalisation mal gérée d'un effort (assistance mal conduite, accéleration dans la nage...) peut rapidement déclencher une narcose.

L'évolution peut être d'autant plus grave et rapide que les symptômes de la narcose et de l'essoufflement en profondeur peuvent être perçus avec beaucoup de retard.

L'attitude du guide de palanquée, sa façon de conduire la plongée, sa vigilance sont fondamentale pour éviter une dégradation brutale lors d'une plongée dans l'espace lointain.

4.3/ Facteurs favorisants

La narcose et surtout ses effets dépendent fortement des circonstances. Les facteurs suivants favorisent son apparition :

4.4/ Préventions

Pour une bonne part, les préventions de la narcose rejoignent celles de l'essoufflement. En conséquence, comme pour l'essoufflement, la prévention de la narcose dépend directement du guide de palanquée

En particulier, il faudra être vigilant à :

De plus, on mettra en oeuvre les préventions suivantes, plus spécifiquement liées à la narcose :

4.5/ Conduite à tenir en cas de narcose

Pour l'essentiel, la réaction à la narcose reprend les éléments de la réaction à l'essoufflement en profondeur.

Par différence, on notera qu'il existe des cas de toutes petites narcoses (vertiges légers, sensation de bruits amplifiés...) qui surviennent généralement dans les secondes qui suivent l'arrivée à la profondeur et qui se dissipent souvent très vite.
Dans ces cas, on veillera à :

On se souviendra que ce passage narcosant, même bref, signale que l'on est sensible à la narcose à cette profondeur.

La narcose et l'essoufflement sont souvent cause d'accident collectif, surtout si la palanquée est ``homogène'' dans un niveau trop limite.


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