Apnée | ||
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Le centre nerveux principal intervenant dans l'arrêt de l'apnée est le bulbe rachidien. Le bulbe est essentiellement sensible au taux de CO2 dans le sang. Quand ce taux s'élève, le bulbe transmet l'information au cerveau et l'on ressent le besoin de respirer. Quand ce besoin devient suffisamment fort, on est obligé d'arrêter l'apnée. Par la volonté et le contrôle de soi, l'apnéiste parvient à retarder le moment où il doit interrompre son apnée.
Un autre facteur influant sur la fin de l'apnée est l'action des capteurs sensitifs de la cage thoracique. Ces capteurs renseignent le système nerveux sur la position de la cage thoracique (prroprioception : sensibilité à la situation de son corps). L'immobilité prolongée de la cage thoracique et du diaphragme provoque une montée du reflèxe inspiratoire.
Les principaux facteurs intervenants dans la limitation de l'apnée sont donc :Si on produit le CO2 lentement, le taux de CO2 ne deviendra pénible à supporter que plus tard, l'apnée sera allongée. L'apnéiste doit soigner sa technique afin d'être économe de ses mouvements, de son énergie. Il faut avoir des déplacements lents, fluides, une bonne descente, une bonne décontraction et pas de mouvements parasites.
Si on part en apnée avec un taux de CO2 déjà élevé, on atteint sa limite d'autant plus vite. On le ressent très bien si on fait une apnée immédiatement derrière un effort (apnée de 20 sec du mannequin par exemple). On a donc intérêt à partir avec un taux de CO2 initial le plus faible possible. A cet effet, il faut se décontracter avant l'apnée, récupérer de tous les efforts précédents, ventiler plusieurs fois de manière ample et calme en insistant sur l'expiration.
Une méthode qui est encore trop souvent utilisée afin d'abaisser le taux de CO2 avant l'apnée est l'hyperventilation (série rapide de ventilation maximum). Cette méthode est extrêmement efficace pour l'abaissement du taux de CO2, tellement efficace qu'elle est à l'origine de très nombreux accidents mortels
Une bonne apnée ne vient pas toute seule, elle s'obtient par le travail sur de nombreuses séances. Chaque séance permet de mieux se connaître, de mieux percevoir ses sensations, de mieux connaître ses capacités en même temps que d'améliorer sa technique. On variera les types d'apnées (descente ou non, déplacement important ou faible, poumons pleins, vides demi-vide...) afin d'enrichir sa palette de sensations. On travaillera dans des conditions sécurisantes et motivantes (binôme fiable, quelque chose à voir...). Et surtout on travaillera beaucoup.
A contrario, la sur motivation, la compétition, l'obnubilation sur un objectif (temps, profondeur, poisson...) peut amener une perte du sens des limites dangereuses.
L'apnée demande une adaptation, une éducation des centres nerveux. En entraînant les centres respiratoires à travailler avec des taux de CO2 et d'O2 très différents de la moyenne habituelle, on peut leur " apprendre " à s'adapter. La répétition des entraînements permet d'installer de nouveaux réflexes.
Echauffement : lors des premières apnées d'une séance, le bulbe réagit très rapidement à l'augmentation du taux de CO2, les 5 à 10 premières apnées sont minables. Ensuite le système nerveux retrouve un fonctionnement adapté à une bonne apnée et cela d'autant plus rapidement qu'il est entraîné.
Par contre lors d'une séance trop longue le bulbe rachidien devient de moins en moins sensible au CO2 au point de devenir incapable de donner l'alarme à temps.De manière plus marginale mais néanmoins sensible on peut également augmenter l'apnée en réalisant des mouvements de cage thoracique en fin d'apnée afin de tromper les capteurs proprioceptifs de la cage thoracique. Certains apnéïstes prolongent leurs apnées par une « gymnastique » de la cage thoracique et de l'abdomen en fin d'apnée. Plus simplement on remarque que lacher un peu d'air permet de retrouver un peu d'aisance (quelques secondes) qaund on approche de la limite de l'apnée.
Par contre l'idée majeure à retenir c'est que toutes les méthodes améliorant la durée de l'apnée sont aussi susceptibles de favoriser la survenu d'un accident d'apnée : la syncope anoxique.
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