Introduction des cours accidents

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Les objectifs et le plan des cours accidents

2/ L'attitude du cadre et le plan des cours accidents.


Les cours accident ne sont pas une fin en eux mêmes. Leurs but est de guider l'attitude et les réactions des encadrants tout au long des sorties, avant, pendant et aprés la plongée.

Plus généralement, les savoirs ne doivent jamais être un but en eux mêmes : ils doivent déboucher sur des "savoirs faires", concrets, des capacités pratiques à prévenir les accidents et plus généralement à organiser la plongée.

De même le plus efficace des savoirs faire est inutile s'il n'est pas mis en oeuvre en temps utile. C'est à dire que l'on attend du plongeur et plus encore du cadre une vrai intégration des savoirs faire d'organisateur et de preventionniste dans son attitude et sa façon d'être.


L'avant plongée est le moment où le guide de palanquée doit observer ses plongeurs, leur comportement, leur physique, il doit réunir (en questionnant les plongeurs et leurs encadrants précedants) le maximum de renseignements sur "ses hommes", il doit observer le site, les conditions de mer, décortiquer le topo du directeur de plongée.

Mais sans grille d'analyse on ne sait ni quels renseignements chercher ni quels sens leurs donner. Cette grille est fournie en partie par les cours accidents.

Une plongée dans l'espace lointain doit faire penser à l'ADD, le regard sur la palanquée doit detecter les plongeurs à risques (age, poids...). Une eau fraiche doit faire penser au froid et faire porter l'attention sur l'équipement des plongeurs (combinaison mal ajustée, trop fine...), sur le gabarit, l'age, voire le mode de vie des plongeurs (activités extérieure, urbain sédentaire...). Une houle de surface, un jour de grande marée doit faire penser à l'essoufflement et l'attention doit se porter sur le lestage des plongeurs, leur niveau physique, leur passé et leur expérience...

La première des actions de prévention à ce niveau sera de classer, de hiérarchiser les risques, du plus important au plus faible. Cette hiérarchisation est importantes : c'est en fonction de celle ci que l'on affecte les moyens et que l'on arbitrera les conflits de sécurité.


Le manque de capacité à hiérarchiser est une cause d'accident importante. Par exemple, en 1996 à Perros Guerrec, un directeur de plongée et un encadrant ont fait redescendre une palanquée au palier parce que quelques minutes de palier n'avaient pas pu être faites. La réimmersion s'est faite dans la précipitation et l'inorganisation (les fameuses trois minutes à respecter...). Le résultat fut la mort par noyade de deux des plongeurs. Celui qui impose à des débutants un important surlestage "pour pouvoir tenir le palier" alors qu'il les améne faire des plongées sans paliers, fait le même genre d'erreur.

Notons toutefois que les causes de l'accidents de Perros ne peuvent pas être réduites à une présentation schématique. Si les accidents étaient aussi caricaturalement simples, ça fait longtemps qu'il ne s'en produirait plus.


Cette analyse préalable des risques doit permettre de planifier la plongée, d'en fixer les parametres. La planification doit prévoir d'une part le déroulement "normal" de la plongée mais aussi, et c'est le plus important, envisager les déviations possibles et les solutions de repli. C'est une attitude naturelle trés courante de supposer que les choses se passeront comme on l'a prévu, mais c'est en général faux. Ici, c'est la connaissance des préventions qui sert à construire une planification la plus sure possible.


Pendant la plongée, il faut observer, les conditions, le comportement des plongeurs, le déroulement de la plongée et les comparer aux prévisions. Eventuellement (frequement), l'évaluation initiale doit être remise en cause, les paramètres choisis doivent être modifiés. Ces nouveaux choix doivent à leur tour être réévalués, reconfrontés aux réalités et si nécesaire remis en cause. Le guide de palanquée doit en permanence "reboucler" entre ses décisions et l'observation des conditions réelles. Encore une fois, une partie de la grille d'analyse est constituée par la connaissance des preventions des causes et des facteurs favorisant des accidents.


Aprés la plongée le rôle du guide de palanquée, ne s'arrête pas brusquement. Il doit rester au contact de sa palanquée et plus largement du groupe de plongée, observer, écouter et discuter. Il y à ce moment plusieurs buts à poursuivre :

  • rechercher d'éventuels symptomes d'accident.
  • analyser la plongée et rechercher des évenements anormaux facteurs favorisant d'accident.
  • évaluer les déviations entre l'analyse initiale et le déroulement réel, faire une analyse critique de son propre raisonement et de son action.
  • partager son expérience avec les autres guide de palanquée

  • Cette derniére étape de remise en cause personnelle est fondamentale : c'est là que l'on peut s'améliorer, capitaliser son expérience. La sécurité ne vient pas que de la reflexion et de la l'analyse logique mais surtout de la capacité à intégrer l'expérience.



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