Les intoxications | ||
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Il est d'usage de distinguer l'intoxication par le CO (monoxyde de carbone) et par le CO2. Pour nous, cette distinction n'a pas lieu d'être :
L'extrême gravité de l'intoxication par le CO, l'impossibilité
de distinguer d'une manière fiable, impose de traiter toute
intoxication comme si c'était le cas le plus grave.
Par la suite, nous distinguerons les deux intoxications uniquement
pour expliquer leurs mécanismes.
Le CO2 est le principal excitant du système ventilatoire.
Sa présence, à des taux trop élevés, dérègle la ventilation. C'est
aussi un gaz dense jouant un rôle narcosant important.
On trouvera des effets rappelant l'essoufflement et d'autres la
narcose.
L'intoxication au CO2 a des effets fortement liés à
pression donc à la profondeur.
On présente ci dessous les effets de la respiration d'un air contenant 1% de CO2 à différentes profondeurs.
Profondeur | PpCO2 | Effets |
surface | 0,01 b | rien |
10 m | 0,02 b | léger essoufflement,maux de tête |
20 m | 0,03 b | essoufflement net, maux de tête, vertige, narcose |
30 m | 0,04 b | essoufflement important, nausée, vertige, narcose intense, délire |
40 m | 0,05 b | essoufflement massif, délire, perte de conscience, mort... |
Comme pour tous les chiffres liés à la physiologie, il ne faut
pas s'attarder aux valeurs absolues.
Par contre, il faut noter que l'air pollué par 1 % de CO2 est
parfaitement respirable en surface. Cette pollution n'alarmera donc
pas le gonfleur ni les plongeurs en début d'immersion mais
provoquera des narcoses et des essoufflements graves dès 20 - 25
m.
L'intoxication par le CO est grave, généralement mortelle ou
laissant un handicap mental sévère. C'est une intoxication du sang
qui bloque l'oxygénation du cerveau.
Son mécanisme est simple :
L'intoxication par le CO présente deux particularités par rapport à l'intoxication au CO2 :
Un autre signe indiquant une probable intoxication est la
présence de symptômes collectifs. Les plongeurs ayant respiré le
même air, il y a plusieurs personnes atteintes.
On retiendra les idées suivantes :
Le CO et le CO2 sont presque toujours présents ensemble car ils ont des origines communes. Les deux sources pour le CO et le CO2 sont :
La deuxième cause est moins facile à comprendre : l'huile du
compresseur est formée essentiellement de carbone (et d'hydrogène).
Sous l'effet des hautes pressions partielles d'O2 régnant dans
le compresseur, cette huile peut s'oxyder (brûler). Elle dégage du
CO et du CO2 directement dans les cylindres et pollue l'air
comprimé.
Le mauvais choix de l'huile, le mauvais refroidissement du
compresseur, amène la fabrication de CO et de CO2 par le
compresseur lui même.
L'entretien du compresseur et sa ``conduite'' sont les causes
essentielles des intoxications en plongée.
Il faut absolument garder en mémoire que les filtres (charbon
actif, silicagel, tamis moléculaire...) n'ont aucun effet ou
presque sur le CO et le CO2.
Le CO et le CO2. n'ont aucune odeur ni aucun goût. La mauvaise
qualité d'un air ne se détecte pas.
La prévention des intoxications est de la responsabilité du
gonfleur et des techniciens de la station de gonflage.
Il y a trois points critiques à surveiller :
Il portera une attention constante aux points suivants :
L'huile utilisée pour les compresseurs doit répondre à trois critères :
Les huiles moteurs classiques se décomposent au contact de l'air
haute pression et sont fortement toxiques. L'huile pour compresseur
est une huile minérale de qualité particulière (obtenue par
distillation ou cracking du pétrole) ou de plus en plus souvent une
huile de synthèse (molécule construite à partir de ses composants
élémentaires). Contrairement à ce qui se dit souvent, les huiles
végétales ne sont pas utilisées.
On ne peut pas parler d'huile alimentaire mais d'huile à faible
toxicité. De plus, il faut rappeler qu'un produit alimentaire peut
être absorbé au niveau de l'estomac, mais pas au niveau des
poumons.
Les contraintes supportées par l'huile sont importantes et
spécifiques à chaque machine. Paradoxalement, un gros compresseur
sollicite moins d'huile qu'un petit.
Tout échange d'huile est donc proscrit (sauf avis du fabricant
du compresseur).
On retiendra :
D'autres précautions sont utiles dans l'organisation et le rangement de la station de gonflage :
Il faut veiller sur les points suivants pour les compresseurs refroidis par air :
Sur les compresseurs refroidis par eau, il faut :
Il n'existe pas de petite intoxication.
On soupçonnera toujours à priori le risque d'une atteinte par le
CO. Dans ce cas, la baisse de l'irrigation sanguine due à la
fatigue ou à l'endormissement peut faire tomber l'oxygénation du
cerveau en dessous des besoins de survie.
Une personne peut partir se coucher avec des maux de têtes et
mourrir pendant son sommeil.
On cherchera à :
En pratique il faudra organiser les trois volets suivants :
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